Notre vision

Extrait des statuts de l’asbl :

L’asbl "(...) poursuit la réalisation de son but par tous les moyens et notamment par l’objet suivant :
En construisant et en ouvrant ensemble (habitants et travailleurs sociaux), dans le quartier, des espaces permettant l’expression, la création de collectifs, le développement du pouvoir d’agir, des capacités d’analyse et d’interpellation vers une société plus juste et équitable"

Notre façon d’appréhender le travail social est fondamentalement lié au terrain et à la pratique.
Nous le savons, le travail social est spécifique à plus d’un titre.

 La difficulté du travail en éducation permanente dans l’axe 1, à savoir le développement de l’esprit critique avec les milieux populaires et l’analyse de la société dans la perspective que les citoyens soient acteurs de changement. Cet énoncé implique un parti pris politique, une posture face à un système qui non seulement génère des inégalités mais s’en nourrit. Pourquoi « insérer » des citoyens dans une société aux mécanismes institutionnels excluants ?

 Le rapport aux pouvoirs publics et aux institutions. L’évolution des rapports entre pouvoirs publics et associatifs a tendance à placer de plus en plus l’associatif en situation de sous-traitant des politiques mises en place face à des problématiques précises (l’activation des chômeurs, le contrôle des formations des demandeurs d’emploi, les politiques sécuritaires, l’aide à la parentalité, l’échec scolaire,…) qui sont elles-mêmes séquencées en appel à projets très pointus visant une question spécifique. Ce type d’appel à projet ne permet pas ou difficilement un travail de développement intégré. Cela questionne l’impact de l’action du secteur associatif de plus en plus appréhendé comme « placebo » à des politiques publiques externalisant, sous forme de service, le lien social.

Notre rôle, en tant que force associative, en tant que citoyen et acteur politique, est de pouvoir appliquer la même méthode au sein de notre propre association que celle utilisée au sein des groupes d’habitants et de travailleurs avec lesquels nous agissons ; c’est à dire un travail continu de remise en question, de réappropriation du langage et de prise de conscience de l’environnement social, économique et politique dans lequel on agit afin de pouvoir l’impacter.

Une grande place est laissée à l’expérimentation comme méthodologie d’action. Trop souvent enfermée dans une façon de faire empruntées à des contextes et logiques qui ne nous appartiennent pas, nous nous rendons compte que nos pratiques nous échappes. Pour aller plus loin, nous observons que nos rapports au travail préexistent à leurs sens. En effet, nous sommes naturellement les conséquences d’un ordre établi, de normes dominantes et de "bonnes" ou de "mauvaises" pratiques. Tout notre travail repose sur la déconstruction de cette intériorisation afin d’identifier les règles qui nous enfermes.

Nous observons une multiplication et une segmentation des espaces, des travaux, des diagnostiques portant souvent sur des luttes homogènes. Ce morcellement, couplé à des politiques publiques de subventionnement qui précarisent les structures sociales et les travailleurs qui s’y trouvent tout en normalisant une logique marchande compétitive rythmé par les appels à subsides, participe à la difficulté de se positionner dans un rapport de force permettant d’agir concrètement et transversalement sur les causes et non pas sur les conséquences de la précarisation massive et accélérée de la population.

Ce constat oriente nos actions et participe au processus que nous essayons de poursuivre : un travail social actualisé associant des aspirations politique commune.